mercredi 25 janvier 2012

D'autres formes de discriminations.


Nous sommes à la fin du mois d'octobre 2007, plus précisément lors de la finale de la coupe du monde de rugby remportée par l’Afrique du Sud  contre l’Angleterre. Les joueurs se rassemblent et brandissent la coupe ensemble. Les photographes les prennent en photos.  Seulement le cliché est monochrome. A part les deux ailiers, JP Pietersen et Bryan Habana, tous les autres joueurs sont blancs. Alors est-ce que les Noirs ne sont pas intéressés par le rugby ? Sont-ils seulement attirés par le football ?

Et bien non, l’article du journal l’express écrit par Luc Folliet et parut le 8 Octobre 2010 nous le prouve. Il nous indique que dans les catégories d’âges de 11 à 19 ans, 57% des joueurs sont métisses ou noirs. Puis dans les premières sélections nationales, les moins de 18 ans ou les moins de 20 ans des joueurs de couleurs sont appelés en nombre. Le basculement se fait après 20 ans, à l’âge où les carrières se font ou ne se font pas. Dans les cinq franchises disputant le Super 15 ou  dans l’équipe des springboks, quatre joueurs sur cinq sont blancs.
Mais pourquoi ? La Fédération sud-africaine de rugby (SARU) n’a jamais tenté de résoudre ce problème « d’inégalité ». Tout commence dans le système scolaire. A la différence de la France, le rugby est une activité pratiquée à l’école. Seulement voila, seul ceux qui vont dans des grands lycées ou de grandes universités ont accès à l’élite du rugby. Ces grands établissements (Paarl Gymnasium au Cap) dominent le système scolaire sud-africain et étaient anciennement réservés aux blancs.   C’est donc dans ces grands établissements équipés pour le rugby avec des salles de musculation, des terrains, des soigneurs et des entraîneurs qualifiés que les franchises de super-rugby et la sélection nationale piochent les joueurs.
Les  collèges et lycées à  majorité  métisse ou noire jouent aussi au rugby. Seulement, à la différence des grandes universités, les  moyens sont nettement inférieurs. Tellement, qu’ils n’accèdent jamais aux divisions de rugby scolaires les plus élevées. Celles-ci demandent des équipes engagées dans toutes les catégories d’âges ; ce qui exige de grosses infrastructures et un encadrement conséquent. Ce qui laisse l’élite du rugby aux grandes écoles, et cela dans toute l’Afrique du Sud.  Du coup les joueurs métisses et noirs s’exilent vers d’autre championnat tel que le Top 14 ou la Pro D2, ne pouvant pas accéder au Super 15.
Les joueurs Sud-Africains métisses ou noirs sont donc victimes d’une discrimination par la richesse. Ils n’ont pas les moyens, de par une sélection faite dans les grandes universités, d’accéder à l’élite du rugby de leur pays.

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